[ CHRONIQUE(S) ] : 2012 -1912 – 1812

Si on accorde la paternité du cinématographe dans sa forme actuelle aux fameux Frères Lumière, beaucoup ignorent que le premier long métrage de l’histoire du cinéma est en fait australien. Il s’agit de The Story of the Kelly Gang, un film réalisé par Charles Tait, en 1906.

L’histoire est souvent faite ainsi : les populaires prennent plus de place que les oubliés. Chez Lug Cinéma, parce que nous croyons à une histoire alternative, nous avions envie d’explorer une histoire du cinéma différente. Vous raconter d’autres aventures que les aventures officielles, vous présenter d’autres cinéastes ou d’autres films que ceux que l’histoire a retenu. Ce travail se retrouve dans nos choix de sorties cinéma, d’édition DVD, ou d’achalandage de notre boutique de DVD et de films rares.

Nous espérons que vous aimerez ce voyage que nous débutons ensemble aujourd’hui et que nous finirons… qui sait…

Pour cette première Chronique(s), un film clin d’oeil, en forme de regard en arrière : en ce mois de décembre 2012, j’avais envie de vous parler du film 1812, réalisé en 1912 par Vasili Goncharov, Kaï Hansen, et Alexandre Ouralsky. Vous pouvez y jeter un coup d’œil ici. La forme sous laquelle il a traversé les âges est courte (environ 30min) et bien évidemment le film est en noir et blanc et muet.

Si S. Eisenstein est le cinéaste russe plébiscité par les cinéphiles (à raison car il est certainement le plus grand cinéaste russe de tous les temps), l’histoire a injustement oublié Vasili Goncharov (ou Gontcharov suivant les transcriptions du russe Василий Михайлович Гончаров), cinéaste à la carrière trop courte (il fut emporté prématurément au bout d’une carrière de seulement 7 ans dans le cinéma), mais dont les films auraient clairement pu poser le jalon de tout un pan du cinéma mondial.

Dans 1812, film de propagande(1812 retrace la victoire de la Russie impériale sur les troupes napoléoniennes en 1812), l’utilisation incroyable de la profondeur de champ ajoutée à la composition intelligente des images, les plan séquences et panoramiques bien jaugés, tournés en décors naturels, nous donnent l’impression que parti trop tôt, Goncharov aurait pu devenir un des cinéastes les plus importants de l’ère pionnière russe.

De façon assez ironique vu son thème, le film est co-produit par Pathé, une société française.

Sur 30 films (courts moyens et longs métrages) tournés par Goncharov, seuls 2/3 nous sont restés. Né en 1861, originellement chef de gare, Gontcharov tombe amoureux du théatre et écrit à ses heures perdues, sans jamais arriver à faire produire une seule de ses pièces. En 1908, enfin, deux de ses pièces se jouent à Moscou, et il fait la connaissance d’Alexander Drankov (producteur pionnier du cinéma russe) qui le pousse à s’essayer au cinéma.

En 1911, avec Alexandre Khanjonkov, il signe La Défense de Sébastopol, qui devient premier long métrage russe.

Il décède brutalement en 1915.

Regardez 1812 sur Youtube et dites-nous ce que vous en pensez !

Et vous, que retiendrez-vous de l’année cinématographique 2012 ?

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